« France », éditorial de Didier Heiderich & Natalie Maroun

La France est un bien commun. Elle n’appartient ni à l’un ni à l’autre, elle n’appartient même pas au Général de Gaulle, et certainement pas à ce De Gaulle exhumé par des patriotes de pacotilles.

La France appartient à tous ceux et toutes celles du passé, du présent et à venir qui ont fait, font et feront son identité. Elle appartient à ce regard inconnu croisé dans une rue, à cet enfant qui vient de naître sur lequel le sourire d’une infirmière se pose, à cet homme venu de loin, au visage buriné, à cette femme voilée dont le fils est mort pour la France, à ces enfants qui tapent dans un ballon dans une banlieue stigmatisée, à cet ouvrier fier de son fils qui fait de brillantes études en Angleterre, à ce policier, lui aussi mort pour la France, drapé de la dignité de son compagnon. La dignité, quel plus bel étendard pour la France ?

La France n’est pas faite de frontières, de barrières, de barbelés, mais d’âmes et de sangs mélangés depuis plus de mille ans, une France-monde, une France grande, forte, diverse, résistante lorsque la peste brune l’a frappée. Notre France ne mérite certainement pas d’être improvisée, redessinée, imposée par ceux, indignes, ivres de désirs de pouvoir, ne font que la bafouiller, la ridiculiser, la ternir, l’appauvrir, lui donnent le visage de la haine et viennent nous donner des leçons de France. Car le visage de la France, c’est celui qui se mobilise lors du téléthon, les secours populaire et catholique, les associations qui s’occupent du handicap, ces volontaires de médecins sans frontières, ceux qui au quotidien se dévouent pour les autres.

« Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles
Au cœur du commun combat »

(Aragon, La Rose et le Réséda, La Diane Française)

 Didier Heiderich, Natalie Maroun

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